La cathédrale d’Autun, sommet de la sculpture romane

Unique avec son tympan et son Christ en majesté, unique par la beauté et l’homogénéité de ses sculptures intérieures, la cathédrale d’Autun mérite… non !… nécessite votre visite. A l’intérieur, toute la douceur et la beauté blonde de la pierre bourguignonne taillée par un des plus grands (le plus grand ?) sculpteurs de la grande époque de l’art roman : Gislebertus.

La plus belle de Bourgogne avec son tympan et son Christ en majesté, la beauté et l’homogénéité de ses sculptures, la cathédrale d’Autun mérite… non !… nécessite votre visite. De loin, on dirait une pierre au doigt d’une femme. A l’intérieur, toute la douceur et la beauté blonde de la pierre bourguignonne taillée par un des plus grands (le plus grand ?) sculpteurs romans : Gislebertus. Regardez :

Tympan de la cathédrale d'Autun (détail)

Vous êtes convaincu ? On y va.

Durée : Prévoyez deux heures pour en visiter l’intérieur et en faire le tour.

Moment privilégié : essayez de la visiter par temps ensoleillé, idéalement au lever ou avant le coucher du soleil, quand les chapiteaux sont le mieux mis en valeur.

Stationnement de votre véhicule : Montez donc garer votre véhicule à proximité de la cathédrale ou, si vous avez envie de marcher, garez votre voiture sur la place centrale de la ville, son alpha et son oméga, là où vous pourrez boire un pot en fin de soirée à l’un des dernières terrasses, face au lycée Bonaparte, car le futur Napoléon premier passa trois mois ici.

Les grandes lignes de votre visite :

  • Le tympan
  • Les chapiteaux
  • Le choeur
  • La salle capitulaire
  • Le chevet de la cathédrale
  • Retour au parvis

La visite de la cathédrale

Vous voici au pied de la cathédrale. Dès le bas des marchez remarquez :

  1. Le tympan. C’est lui qui fait la réputation internationale de cette cathédrale. Hélas, il est difficile de le voir avec autant de détails qu’on le voudrait car il est aussi beau qu’il est haut. On est donc condamné à se tordre le cou pour le regarder. Si vous avez une paire de jumelles, c’est le moment de la sortir !
  2. Tympan de la cathédrale d'Autun, sommet de l'art romanAu centre de ce tympan, un merveilleux « Christ en majesté ». Il a les bras grands ouverts ! C’est un fils de Dieu bienveillant qui vous accueille ici. Comment ne pas croire en lui, ressentir sa bonté ? Avouons-le : ça fait du bien ! Et l’on reste saisi par la beauté de cette sculpture, son intemporalité. Le type qui l’a sculptée s’appelait Gislebertus. On en a la preuve, cela est rare à cette époque, car il a signé en bas du tympan : « Gislebertus hoc fecit ».
  3. C’est l’occasion d’imaginer cette fabuleuse époque où sous l’influence de l’Abbaye de Cluny, la Bourgogne se couvrait d’églises, d’abbayes. Les maîtres tailleurs la parcourait  : Saulieu, Vézelay, Tournus, … Tout un village d’artisans existait autour des cathédrales en construction. Cela durait des années, des dizaines d’années. Il faut lire Henri Vincenot, son roman Le pape des escargots.
  4. Détail du jugement dernier, tympan de la cathdrale d'AutunLes personnages qui occupent toute la longueur du linteau sont les femmes et les hommes qui rescussitent. Leurs cercueils sont là. Mais aucun aspect macabre. Y’a d’la joie, on ressuscite nom de Dieu ! Au passage, comptez les persos, comptez les cercueils…. y’a un bug ! 38 pour 16 boîtes. Vous commencez à découvrir la fantaisie de Gislebertus.
  5. Cette fantaisie, cette joie bien loin du guindé que la religion de cette époque évoque souvent pour nous maintenant, se manifestent aussi dans la disproportion des personnages. Le Christ, les anges à ses côtés sont étirés en hauteur, ne respectent pas les proportions du corps humain. Ce qui rend cette sculpture à la fois si moderne et universelle.
  6. A gauche donc, les élus. A droite, les damnés. Il y a plus d’élus que de damnés….. Regardez le 6e en partant de la droite. Les mains crochues de Satan autour de son cou. Quelle imagination avait ce sculpteur !
  7. Christ en majesté, tympan de la cathédrale d'Autun

    Ce tympan a toute une histoire postérieure, une histoire de chanoines. Il fut plâtré juste avant la révolution par les chanoines qui le trouvaient laid. Grand merci à votre bêtise qui protégea le tympan des tentations de martelage durant la révolution. Quand il fut déplâtré, il manquait la tête du Christ. Ce fut un autre chanoine qui la retrouva dans des circonstances rocambolesques que je vous raconterai de vive voix si j’en ai l’occasion. Le chanoine Grivot, un saint homme qui a beaucoup fait pour cette cathédrale ! Il est certainement à gauche tout là haut. Et cette tête sculptée il y a 800 ans nous sourit à nouveau.

  8. Entrons maintenant dans la nef par la petite porte de gauche. Selon l’heure de la journée vous aurez une luminosité fort différente. Comme dans toute cathédrale et quelle que soit votre religion ou non religion, vous pouvez vous asseoir et vous laisser pénétrer par la spiritualité qui émane de cette construction extraordinaire à la fois massive et légère, immense et intime.
  9. Simon le magicien, un chapiteau de la cathédrale d'AutunIci dans cette nef, ce sont tout particulièrement les chapiteaux du bas-côté droit qui sont à voir. Là encore le sculpteur est passé avec son burin inspiré. Comme le tympan, ils sont très hauts. Courage pour votre cou ! Dégustez chaque chapiteau, Rêve de Nabuchodonosor, Ascension et chute de Simon le magicien (voir le diable en photo à côté), Quatrième ton de la musique, Samson sur un lion, Moïse et le veau d’or, Samson renversan tle temple, etc. Mais attention, parmi eux, un chapiteau est d’une autre main que celle de Gislebertus, comme pour mettre plus en valeur encore le talent de ce dernier.  Il s’agit du Lavement des pieds.
  10. Le choeur récemment restauré est à la mesure de cette cathédrale exceptionnelle.
  11. Prenons maintenant à droite la direction de la salle capitulaire par un escalier à vis. C’était là que se réunissait le chapitre. C’est ici maintenant que sont exposés les chapiteaux des piliers du clocher, déposés lors d’une restauration. Contrairement aux chapiteaux de la nef, on peut donc s’en régaler. Et cela vaut le coup !
  12. La fuite en Egypte, salle capitulaire, chapiteau, cathédrale Saint Lazare d'AutunLa fuite en Egypte est le plus connu, remarquez la façon dont Marie et Jésus sont assis sur l’âne. Etonnant non !  Et invraisamblable comme le remarque le chanoine Grivot dans l’un des nombreux livres qu’il a consacré à « sa » cathédrale. Remarquez que Jésus est présenté comme sur le tympan, qu’il a comme  les mêmes pieds et une tête d’adulte. Cetet salle est un régal.
  13. Regardez par les fenêtres les magnifiques toits bourguignons aux tuiles vernissées. Quel travail !
  14. Cathédrale Saint Lazare d'Autun, vue du chevet (panoramique)Allons maintenant dehors, au chevet de la cathédrale… non qu’elle soit malade mais parce que de ce point de vue extérieur, à la tête de la nef, on peut voir la cathédrale avec du recul, ce qui n’est pas le cas de son autre extrémité. Sortons donc par le proche Est, dans le bas-côté gauche et remontons la rue. C’est beau !
  15. Clos Gislebertus, Cathédrale d'AutunVous pouvez maintenant terminer cette visite en passant à gauche de la cathédrale, dans le clos Gislebertus, (trop !) petit hommage à cet homme qui vient de nous donner à huit siècles de distance autant de bonheur. Profitez des vues sur les vieilles maisons tranquilles. Sur la campagne si proche. Profitez aussi si vous êtes photographes de plusieurs endroits superposant dans le même cadre quatre ou cinq plans. Vous retrouvez le porche d’entrée par la porte tout au fond du clos, votre boucle bouclée et jeter encore un coup d’oeil là-haut, à cette oeuvre unique.

Quand vous aurez visité la cathédrale, suivez notre autre itinéraire pour visiter Autun.

Visite guidée d’Autun

Jean-Paul, guide-conférencier, pourra vous faire découvrir Autun, sa cathédrale, ses monuments gallo-romains. > plus d’informations et demande de devis et de contact

Les traboules de la Croix-Rousse (2e partie) – Du gros caillou à l’Opéra

Après presque 11 années, le contenu de cette page a enfin été terminé ! Merci de votre patience. Terminé et intégré à la page parcours  Croix-Rousse et Pentes par les traboules de la soie. Merci de consulter celle-ci pour le parcours Croix-Rousse.

Pour une visite guidée avec nos guides conférenciers, consultez :

Visite guidée « Croix-Rousse, les traboules de la soie »


 

  1. On se dirige vers le Gros Caillou. Pour cela on passe par le plateau en remontant la rue des Pierres Plantées. En haut de la rue, on est face à l’un des centres névralgiques de la Croix-Rousse : la place, le boulevard, la station de métro… tous trois portant le même nom. Si l’on part à gauche (mais on va partir à droite), il y a un marché chaque jour, des institutions comme le café Le Chantecler, plus loin la mairie du 4e avec une plaque commémorant les révoltes ouvrières de 1831 et 1834. Nous en parlerons plus loin.
  2. On part donc à droite en direction de la toute nouvelle esplanade dite du Gros Caillou aménagée à l’occasion de l’installation d’un parking souterrain (comme quoi l’on peut parfois joindre l’agréable à l’utile). Mais le Gros Caillou, c’est quoi ? Et bien c’est exactement ce que son nom désigne… c’est-à-dire un vraiment gros caillou qui a échoué là pour des raisons que les guides locaux s’échinent à expliquer du côté des glaciers. En fait, on n’en sait rien ! Longtemps tagué sur toutes ses faces et perdu au bout du bout du boulevard, il est maintenant restauré et justifié par l’esplanade qui en est en quelque sorte l’écrin. Une jolie terrasse s’est installée là qui permet les jours de beau temps de profiter de la vue sur Lyon et les Alpes, ses sacs de marché aux pieds.
  3. Au bout de l’esplanade, on descend par les larges escaliers, on traverse la rue Mottet de Gérando et on arrive à la place Bellevue. Ici on a le deuxième point de vue de cette visite. Une vue plongeante sur le Rhône et ses eaux vert sombre, le Pont de Lattre au sortir du Tunnel de la Croix-Rousse qui est juste en-dessous, les berges aménagées où se pressent Vélo’v et rollers, les berges plus « sauvages » où l’on entend au printemps les grenouilles, tout le sixième arrondissement, plus loin Villeurbanne est ses  Gratte-Ciel bien visibles, à gauche le Parc de la Tête d’Or, son lac et son île. On reste souvent là un moment, étrangement saisi par cette vue surplombante peu courante.

La suite de la visite est en cours de rédaction.