Visite guidée « Lyon et la Résistance »

Comprendre en quoi Lyon est devenue la « capitale de la résistance » pendant la seconde guerre mondiale avec la présence de Jean Moulin et d’autres figures.

Objectif : Comprendre en quoi Lyon est devenue la « capitale de la résistance » pendant la seconde guerre mondiale.

Pour ce faire, on visitera des espaces du Vieux Lyon et de la Presqu’île qui relatent encore ce moment de l’histoire de la ville. À travers l’explication de la position stratégique de Lyon au centre de la Zone Libre, l’idée sera de montrer pourquoi cette ville devient le pôle central des réseaux (absence du gouvernement de Vichy, presse importante, mains d’œuvre internationale, etc.). 

Puis nous nous intéresserons au fonctionnement de ces réseaux et nous présenterons ses figures les plus importantes. 

Enfin, dans une logique chronologique, nous nous attarderons sur l’arrivée la Gestapo et la fin de la zone libre, la mise en place de la chasse aux résistants et l’arrestation de Jean Moulin. 

Nous ferons également un point sur la libération de la ville puis sur le procès Barbie. Le thème du crime contre l’humanité sera abordé avec différents exemples de crimes commis entre 1942 et 1944 touchant à la Shoa. 

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En savoir plus sur la Résistance à Lyon, la prison Montluc et le mémorial Jean Moulin

Statue du Mémorial Jean Moulin devant la maison Dugoujon à Caluire où eut lieu son arrestation avec ses compagnons

Votre visite

Durée : 2 heures

Point de départ : à décider en commun

Robert Badinter et la rafle de la rue Sainte-Catherine / La Résistance à Lyon : Mémorial national de la prison de Montluc, Mémorial Jean Moulin de Caluire, CHRD, le Veilleur de pierre

Lieux forts de souvenir de la Résistance contre l’oppression nazie ouverts au public : le Mémorial Jean Moulin à Caluire, dans la maison où celui-ci fut arrêté avec ses compagnons ; la Prison Montluc où les nazis (dont Klaus Barbie) emprisonnaient juifs, résistants, opposants le temps de les torturer avant de les fusiller ou les envoyer en camps de concentration ; le CHRD ; le lieu de la rafle de la rue Sainte-Catherine en 1943 ; la statue de Veilleur de pierre hommage à des résistants place Bellecour.

Hommage à Robert Badinter

Lien vers la rafle de la rue Sainte-Catherine

Robert Badinter est décédé 81 ans après cette rafle, jour pour jour, où fut pris Simon Badinter, son père.

Hommage à Robert Badinter, par le street-artiste Jalb38, rue des Pierres Plantées, Lyon — Photographie GB Lyon Visite du 15 février 2024

Lyon a occupé une place très importante dans la Résistance durant l’Occupation allemande. Nous vous proposons dans cette page de découvrir les lieux les plus marquants de cette histoire :

  • Prison Montluc, où les résistants dont Jean Moulin, Marc Bloch, etc. étaient incarcérés pendant leur interrogatoire et avant leur déportation en Allemagne. En savoir plus
  • Mémorial Jean Moulin à Caluire, dans la maison du docteur Dugoujon où Jean Moulin et ses compagnons furent arrêtés par la Gestapo
    La journée du 21 juin 1943, heure par heure, de l’arrestation de Jean Moulin
    En savoir plus sur le Mémorial Jean Moulin
  • Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD), musée d’histoire installé dans le bâtiment où était installée la Gestapo en 1943-44
  • Rafle de la rue Sainte Catherine. En savoir plus
  • Le Veilleur de pierre, statue mémorial sur la place Bellecour en hommage à 5 résistants assassinés par les Allemands en 1944

Visite guidée «La Résistance à Lyon»

Nos guides vous proposent une visite guidée pour aller plus loin dans cette découverte, notamment comprendre comment Lyon est devenue la capitale de la Résistance :

Comment accéder à ces lieux

  • Prison Montluc : Métro ligne D, arrêt « Sans Souci » ou Tramway T4, arrêt « Manufacture Montluc »
  • Mémorial Jean Moulin, à Caluire et Cuire : Métro C, arrêt CUIRE. Puis prendre bus 38 ou 33, arrêts Caluire-centre.
  • Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation Musée de Lyon (CHRD), tramway T2, arrêt Centre Berthelot — Sciences Po Lyon
  • Rue Sainte Catherine : métro A, arrêt Hôtel-de-Ville
  • Veilleur de pierre : métro A et D, arrêt Bellecour

Pour les modalités de visite complets voir ci-dessous.

La Résistance à Lyon

L’importante place de Lyon dans l’histoire de la Résistance sous l’Occupation allemande est donnée par le Général de Gaulle, le 14 septembre 1944, au balcon de l’Hôtel-de-ville, place des Terreaux :

« Comment dire à Lyon toute l’émotion, toute la gratitude que je ressens dans cette capitale gauloise qui fut ensuite la capitale de la Résistance française et qui est aujourd’hui une très grande ville de notre France couverte de blessures, éclatante dans son honneur et emportée par son espérance ».

Tous les ponts de la ville ont été détruits par les Allemands pour freiner les alliés. Curieusement, à 54 ans, c’est la première fois que De Gaulle vient à Lyon. À Londres, moins de 3 ans plus tôt, fin 41, il a fait venir Jean Moulin dans la capitale anglaise pour le désigner comme son délégué pour la zone sud. Jean Moulin reviendra à Londres début 43, cette fois De Gaulle le nommera délégué Général pour la France. Il parvient à unifier la Résistance et mi 43 à créer le CNR, le fameux Conseil National de la Résistance. C’est lors de l’une des réunions de ce conseil à Caluire-et-Cuire, le 21 juin 1943, dans la maison du docteur Dugoujon qui abrite aujourd’hui le Mémorial Jean Moulin, qu’il est arrêté avec ses camarades.

D’autres personnages ont marqué à Lyon cette période dramatique de leurs actes. Très courageux pour Lucie et Raymond Aubrac, et nombre de résistantes et résistants. Odieux et abjects pour Raymond Touvier et Klaus Barbie.

Il y eu des événements et des lieux que l’on ne peut évoquer encore aujourd’hui sans frémir. La prison du Fort Montluc où des prisonniers militaires et civils dont Jean Moulin étaient entassés durant leur interrogatoire avant d’être déportés en Allemagne. L’École du service de Santé Militaire où la Gestapo et le sinistre Barbie interrogeaient et torturaient, devenue aujourd’hui un lieu actif de mémoire de cette époque, le CHRD. La rafle de la rue Sainte-Catherine où 86 Juives et Juifs sont arrêtés et déportés, dont le père de Robert Badinter, seuls 3 reviendront. L’attentat de la place Bellecour et les exécutions punitives qui ensuivirent, mémorisées par la statue du Veilleur de pierre. L’affreux bombardement du 26 mai 1944 où larguées de trop haut les bombes alliées qui auraient dû tomber sur le nœud ferroviaire entre Perrache et Guillotière dévastèrent des immeubles voisins.

Les deux lieux restaurés de la prison Montluc et de la maison où fut arrêté Jean Moulin permettent de se replonger de façon très tangible dans ce qui se passa alors, ce grâce à des guides de très grande qualité. On pourra compléter ces deux visites par celle du Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) qui offre des expositions thématiques situé justement dans les locaux de l’École du service de Santé Militaire où les nazis torturaient.

Des œuvres liées à l’histoire de la prison Montluc (formidable film de Robert Bresson) ou dans la lignée de la vocation de résistance et de liberté du Mémorial Montluc (prix Montluc) vous sont également présentées dans cette page.

Mémorial national de la prison de Montluc

La prison de Montluc  a été utilisée par Vichy puis les Allemands durant la 2e guerre. Elle est devenue mémorial national depuis 2010.

La visite se fait en deux parties. D’abord les salles communes du rez-de-chaussée. Puis 37 des cellules à l’étage restaurées. Dans chacune de ces cellules, la photo de prisonniers qui y passèrent, avec leurs biographies. Quelques noms parmi les plus célèbres : Jean Moulin, Marc Bloch, André Frossard, Jean de Lattre de Tassigny, Habib Bourguiba, les enfants d’Izieu, Klaus Barbie, ce dernier y ayant été emprisonné également, mais bien plus tard, durant son procès en 1987 pour crimes contre l’humanité.

Fort Montluc - Les 37 cellules restaurées - A droite Jeanine Sontag
Prison Montluc – A gauche, les 37 cellules restaurées – A droite, la résistante Jeanine Sontag, passée par la Prison Montluc, torturée par la Gestapo puis fusillée le 20 août 1944 à l’âge de 19 ans

Les visites en groupes sont animées par un guide historien du ministère des Armées sont très complètes, très factuelles et sobres, sans pathos.

La cellule 107 et le film culte de Robert Bresson, Un condamné à mort s’est échappé

2 juin 1943, le lieutenant André Devigny est transféré de la cellule 45 au rez-de-chaussée où il était menotté en permanence à la cellule 107 au 1er étage. Il est déjà un héros. À l’âge de 23 ans, en 1939, il a reçu la première légion d’honneur de la guerre. En Lorraine, pendant une violente attaque allemande de la position de sa section, à 3 contre 1, munitions épuisées, il a engagé une contre-attaque à la baïonnette, et a réussi avec ses camarades, à repousser l’ennemi. Fin 1942,  début 1943, il entre dans la Résistance et le Colonel Groussard le missionne pour mettre en place le réseau Gilbert, réseau de renseignement couvrant la zone sud récemment envahie par les Allemands. Le 17 avril 1943, il est arrêté en gare d’Annemasse par la Gestapo : Gilbert a été infiltré par le redoutable Robert Moog, né à Paris d’une famille alsacienne, collaborateur avec les Allemands dont il parlait parfaitement la langue, agent de l’Abwehr puis de la Gestapo et collaborateur de Klaus Barbie. André Devigny est torturé par ce dernier, en personne, en mai 43. Lors d’un transfert entre le centre d’interrogatoire et la prison, il tente une première fois de s’échapper, mais échoue sur le coup.

Le film culte de Robert Bresson, Un condamné à mort s’est échappé, avec François Leterrier dans le rôle du lieutenant Fontaine commence à ce moment-là.  Il raconte exactement, avec économie et sobriété, dans le détail avec des zooms bressonniens sur les mains, les visages, sur la cuiller utilisée comme outil pour user les planches de la porte de la cellule 107, avec des fondus au noir et de haletantes ellipses narratives, le film raconte l’incroyable et minutieuse préparation et réalisation de la seule évasion réussie du fort Montluc par André Devigny. Celui-ci en a fait en cette même année 1956 le récit autobiographique dans un livre publié par Gallimard. La même année, le jeune François Truffaut, il a 24 ans, écrit à propos de Un condamné à mort s’est échappé :

une œuvre émouvante et neuve grâce au génie obstiné de Robert Bresson qui a su, tout en prenant le contre-pied de toutes les formes de cinéma existant, accéder à une vérité inédite par un nouveau réalisme.

Durant 2 mois, André Devigny prépare son évasion. Après avoir pratiqué une ouverture amovible dans sa porte, il fabrique des cordes et des crochets pour passer les deux murs d’enceinte. Au dernier moment, la prison Montluc étant surchargée, un très jeune condamné est ajouté dans sa cellule. Il est alors placé devant un dilemme cruel. Doit-il le tuer ou risquer de l’entraîner dans son évasion au péril d’être dénoncé ?

Film formidable d’une des plus incroyables évasions de la 2e Guerre mondiale, autant par ses qualités artistiques que son récit humain. Le film est visible du 16 mars au 15 avril 2022 sur la plateforme Mubi.

La porte de la cellule 107 dans le film de Robert Bresson au moment où le gardien y amène le lieutenant Fontaine, cette porte qu’il va user de l’intérieur à l’aide d’une cuiller affutée sur le ciment du sol. (extrait)

Les prix artistique et littéraire Montluc Résistance et Liberté

Le prix Montluc est porté et animé par l’association « Montluc résistance et liberté » dont la vocation est de soutenir le mémorial Montluc.

Ce prix Montluc est double : un prix artistique et un prix littéraire décerné chaque année à des artistes, autrices, auteurs, écrivains dont une œuvre publiée ou crée dans l’année fait avancer la cause des valeurs de résistance et de liberté.

Il est doté d’un montant de 5000€.

Lauréats du prix Montluc

Lauréats 2022 :

  • Prix Littéraire  : Jean D’Amérique, Soleil à coudre, éd. Actes Sud
  • Prix spécial du Jury : Association Bibliothèques Sans Frontières pour l’installation de sa bibliothèque Ideas Box à Hrubieszow en Pologne, à la frontière ukrainienne.

Lauréats 2021 :

  • Colum McCann pour Apeirogon, éd. Belfond
  • Le Livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, éd. du Cherche-Midi

Lauréats 2020 :

  • Aurélie Champagne avec Zébu boy, éd. Monsieur Toussaint Louverture
  • Tsering Dondrup avec Tempête rouge, éd. Philippe Picquier
  • Waad Al-Kateab avec le documentaire Pour Sama
  • Antoine Colnot et Anne Rehbinder avec Urgence, pièce théâtrale et chorégraphique créée pour la biennale de la danse 2020

Lauréats 2019 :

  • Robert Badinter avec Idiss, éd. Fayard
  • Salahattin Demirtas avec L’Aurore, éd. Emmanuelle Collas
  • Hala Alabdalla, cinéaste, pour le programme « Savoir, voir et revoir » de formation à l’image

Lauréat 2018 :

  • Frédéric Gros avec Désobéir, essai, éd. Albin Michel

Modalités d’accès :

  • Septembre à juin : Ouverture du mercredi au samedi : 14h00-17h30
    Visite guidée les après-midi à 15h30.
  • Juillet et août :  Ouverture du mardi au samedi : 9h00-12h00 et 14h00-17h30
    Visite guidée les matin à 10h30 et les après-midi à 15h30.
  • La visite du site est gratuite. Le site est fermé au public les jours fériés.
    Seuls le rez-de-chaussée et les extérieurs sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
  •  Adresse : Mémorial de la prison de Montluc, 4 rue Jeanne Hachette, Lyon 3ème
  • Accès : Métro ligne D, arrêt « Sans Souci » ou Tramway T4, arrêt « Manufacture Montluc » depuis la Gare de la Part-Dieu

Mémorial Jean Moulin

Le 21 juin 1943, Jean Moulin est arrêté par la Gestapo dans la maison du docteur Dugoujon avec d’autres résistants, dont Raymond Aubrac, Henry Aubry, le colonel Lacaze et René Hardy (le seul à s’échapper). Ils étaient venus assister à une réunion de chefs nationaux de la Résistance. On n’a jamais su qui a permis leur arrestation. Jean Moulin sera incarcéré à la Prison Montluc et torturé par Klaus Barbie, le 8 juillet 1943 il meurt en gare de Metz dans le train le conduisant à Berlin pour d’autres interrogatoires.

Cette maison a été restaurée et ouverte au public en 2010. Au rez-de-chaussée, un petit auditorium où est diffusé un documentaire (à voir absolument !) en prélude à la visite. Aux étages, on découvre le cabinet du docteur, le salon d’attente ou Jean Moulin et deux autres de ses compagnons attendaient lorsque la Gestapo est intervenue. A l’étage supérieur, le salon où les autres membres de la Résistance étaient déjà réunis. La restauration a été faite dans la pudeur et le respect.

Mémorial Jean Moulin Caluire près de Lyon
A gauche, la statue de Jean Moulin. Au centre, la maison du docteur Dugoujon, devenue Mémorial Jean Moulin. A droite, la salle d’attente où Jean Moulin était avec deux de ses compagnons au moment de l’arrestation.

A l’extérieur, sur la place attenante, une fort belle statue de Jean Moulin qui, entre les verticales des platanes, redonne paix au coeur. Plus loin, une belle vue sur la Saône. Un lieu serein, à quelques pas de la vie de la grande rue de Caluire, où l’on pourra rejoindre en pensée durant quelques minutes ces femmes et ces hommes qui ont lutté contre la barbarie, pour l’humanité.

On pourra lire, relire ou réécouter ici le discours d’André Malraux lors de l’entrée de Jean Moulin au Panthéon :

[…] entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l’un des nôtres.

Modalités d’accès

  • Pour les groupes : Sur réservation uniquement
    Visites guidées d’une durée d’une heure
    Renseignements et réservations : 04 78 98 85 26 ou par mail à : m.jeanmoulin@ville-caluire.fr
    Tarifs : 2 € — Gratuité pour les moins de 18 ans, les résidents de Caluire et Cuire et les anciens combattants.
  • Adresse : Mémorial de Caluire, Jean Moulin, 2 Place Jean Gouailhardou, 69300 CALUIRE ET CUIRE
  • Accès : Métro C, arrêt CUIRE. Puis prendre bus 38 (direction Place de la Bascule) ou 33 (direction Rillieux les Alagniers), arrêt Caluire-centre.

La rafle de la rue Sainte-Catherine

En ce 9 février 2024, hommage à Robert Badinter décédé aujourd’hui et à son père Simon Badinter.
Simon Badinter fut raflé le 9 février 1943 ici, rue Sainte-Catherine, il y a 81 ans exactement, avec 85 autres juifs. Robert qui était parti à sa recherche faillit lui aussi être arrêté.

Ici, au 12, la Gestapo est descendue le 9 février 1943, sur ordre de Klaus Barbie. Ce numéro abritait l’Union générale des israélites de France, l’UGIF, à 150 mètres de l’Hôtel de ville de Lyon. La Gestapo y rafle 86 personnes.

L’UGIF a été créée à la demande des Allemands en 1941, par Vichy, pour assurer la représentation des Juifs auprès des autorités. Mais elle fait bien plus, au 12 de la rue Sainte-Catherine à Lyon, elle procure des faux-papiers, trouve des logements, participe à des filières de départ vers l’étranger. Aussi, ce jour-là, le 12 se révèle être une nasse. Dirigée par Barbie, la Gestapo arrête toutes les personnes présentes, puis celles qui pas encore prévenues du piège, arrivent sur le lieu. Deux hommes disposant de faux-papiers réussissent à échapper aux Allemands. Ainsi qu’une femme avec son nourrisson dont les cris dérangent Barbie et qui lui commande d’aller le nourrir, elle ne demande pas son reste. Sur les 86 raflés, deux hommes réussissent à s’évader. En effet, la prison Montluc d’où il était quasi impossible de s’échapper étant pleine, ils avaient été conduits au Fort Lamothe, qui est aujourd’hui la Caserne Sergent Blandan.

22 rue sainte-Catherine, Lyon, siège en 1943 de l’UGIF, où 86 Juifs furent raflés par la Gestapo dirigée par Klaus Barbie.

84 Juifs raflés rue Sainte-Catherine sont déportés le 12 février au camp de Drancy sur ordre signé par Klaus Barbie. Elles et ils partiront ensuite vers les camps de concentration d’Auschwitz, de Bergen-Belsen, de Majdanek, vers le camp d’extermination de Sobibor, sauf une adolescente de 14 ans alors que sa mère est envoyée à Auschwitz. 80 vont mourir dans les camps, seules 3 survivront, dont 2 témoigneront au procès de Klaus Barbie, en 1987, 44 ans plus tard. Parmi ces 80 morts, Simon Badinter, le père de Robert Badinter.

Plaque-avec-les-noms-des-86-Juifs-rafles-rue-Sainte-Catherine-Lyon-1943
Les noms des 86 Juifs raflés le 9 février 1943 par la Gestapo dirigée par Klaus Barbie sur une plaqué apposée près de la porte du 12 rue Sainte-Catherine

Lien vers le discours de Gérard Collomb en 2013, sénateur maire de Lyon, lors de la 70ème commémoration de la rafle du 9 février 1943, rue Sainte-Catherine à Lyon.

Autres lieux

Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD), 14 avenue Berthelot – 69007 Lyon. Fermé jusqu’au 14 octobre 2012 pour travaux. Présente des expositions. Possède un centre de documentation offrant des ressources historiques.

Jardin des 44 enfants d’Izieu, angle rues Raoul Servant, Étienne Rognon et Professeur Zimmermann 69007 Lyon 7ème (à proximité du CHRD).

Bonne visite de ces lieux de mémoire

11 avril 2012 : alors que nous avons publié cet itinéraire il y a quelques jours, nous apprenons ce matin la mort de Raymond Aubrac à l’âge de 97 ans, un grand homme, merci encore, merci toujours.