Une quinzaine de kilomètres à vélo dans Lyon ça vous dit ? Le long du Rhône, dans le Parc de la Tête d’Or, vers les murs peints ? C’est parti… à bicyclette… comme chantait Yves Montand… qui n’était pas lyonnais et qui n’a pas tourné avec Bertrand Tavernier, Tavernier présent sur le mur peint des Lyonnais qui clôt cette balade.
On y va :
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- La bête à deux roues: D’abord un lien officiel qui vous explique comment ça marche le vélo’v.
- Départ Place Saint-Jean : il y a là une belle station Vélo’v, bien achalandée.
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- On prend la rue Adolphe Max, le pont Bonaparte. Au bout on tourne à droite : petit moment délicat où on est coincé entre la bordure du trottoir (haute) et le flot de la circulation parfois plus dense que le flot du fleuve en bas. On prend la rue Saint Exupéry à gauche (la première à gauche en fait).
- On arrive place Bellecour. Avant de la traverser, on découvre une statue très peu connue des Lyonnais…
- La statue de Saint Exupéry et du Petit Prince. Et pourquoi n’est-elle pas connue ? D’une part, elle est dans le coin le moins fréquenté de la place (sauf des habitants de St Georges). D’autre part, elle est dissimulée par les arbres. Enfin, elle est là seulement depuis 2000, centenaire de la naissance de St Ex à Lyon. Dommage car c’est une très très jolie statue, qui change du statuaire lyonnais, très 19e… Des citations extraites de l’oeuvre de St Ex rappellent l’universalité de cet homme qui croyait à la fraternité dans le travail, dans l’aventure humaine collective. Il faut avoir lu Courrier Sud, Vol de nuit, Terre des hommes… Le Petit Prince. Des fleurs sont parfois déposées au pied du piedestal de la statue comme sur la photo ci-dessous par des aviateurs d’une escadrille de l’Est. Beau moment d’émotion.
- On traverse la place jusqu’à une autre statue, infiniment plus connue des lyonnais, puisqu’ils en ont fait leur lieu favori de rancart : la statue équestre de Louis XIV. Celle-ci a été démontée en 93 (1793 😉 ) pour faire des canons puis réédifiée en 1825, ainsi va va va l’histoire. Remarquez l’absence d’étriers… comme vous sur votre vélo’v… n’êtes-vous pas le roi sur votre monture rouge ? et vous madame une petite reine ?
- On repart pour prendre la piste cyclable de la rue de la Barre. Au passage on traverse un des rares carrefours de Lyon où l’on peut se croire à Paris. Il y a là presque tous les jours une belle foule qui se presse à l’entrée de « la rue de la Ré » – petit nom de la rue de la République – la grande rue commerçante de Lyon. On traverse les voies automobiles du quai (prudemment) et on s’engage sur le pont. Au bout du pont, on traverse et on est au-dessus des berges.
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- Un bel aménagement en gradins a été fait ici jusqu’au Rhône. De l’autre côte de la rue, la Fosse aux Ours puis la Guillotière et la rue de Marseille. Ce quartier a toujours été à Lyon un haut lieu d’immigration, très vivant, très populaire.
- On descend jusqu’au fleuve par une des rampes aménagées à l’extrémité des gradins. L’été, ils sont pleins et il y a foule sur toutes les berges, à pied, à vélo, sur roulettes, en poussette… Ces berges ont eu un succès populaire immédiat dès le premier jour de leur ouverture en 2007. On a oublié comment cela pouvait être avant (un parking à voitures).
- On va maintenant pédaler tranquillement en remontant vers les sources du Rhône et en profitant du fleuve, de l’animation de ces berges, des bateaux amarrés ici où se sont installés bars, restos et boîtes. Puis on va longer une zoen plus arborée, avec des péniches d’habitation, pui splus loin encore des berges « naturelles » ou un morceau de nature subsiste. Ici, on trouve des têtards au printemps.
- On va ainsi jusqu’au moment ou l’aménagement des berges se termine, juste avant un virage, au bout d’une belle piste pour les rollers. Ici, une rampe permet de remonter. On se trouve alors face à l’entrée principale du Parc de la Tête d’Or. Attention, la traversée de carrefour complexe est dangereuse. Faites attention aux bus à contresens et aux autombilistes sous pression.
- Vous voici donc dans le Parc de la Tête d’Or. Un crâne d’or y serait enterré paraît-il… C’est le plus grand parc urbain d’Europe, créé en 1857, la même année que Central Park. C’est surtout un lieu magique, étonnant, puissant, où l’on ressent le battement des saisons, le battement de la vie humaine, un certain caractère sacré aux endroits où les arbres sont les plus hauts. C’est aussi un lieu où l’on joggue, piquenique, amène les enfants, musarde, lit, joue au foot, etc.
- On fait le tour du parc par la grande boucle en profitant de la roseraie, du parc zoologique, du jardin botanique où l’on peut passer d’excellents moments de détente parmi les massifs de fleurs de toutes sortes (les pivoines seront le sujet d’un itinéraire, promis !).
- On ressort du parc par là où on est entré. On redescend sur les berges par la même rampe et on repart en sens contraire, vers la Camargue. Mais on s’arrête avant les flamants roses, à hauteur de la rampe entre le pont Morand et la passerelle du Collège (facile à reconnaître, c’est (pour l’instant) la seule passerelle sur le Rhône). On remonte par cette rampe et on traverse le Rhône par cette passerelle en faisant attention aux piétons et surtout, surtout au bout à l’extrémité de la passerelle qui débouche directement sur les trois voies de circulation montante du quai.
- On remonte jusqu’à l’Opéra, à hauteur du pont Morand, on traverse ici et on descend la place Louis Pradel. On admire l’Opéra au passage. Sa rénovation par Jean Nouvel a déchiré les lyonnais… Si l’extérieur est lumineux, l’intérieur est tout noir.
- On prend la rue du Puits Gaillot, on traverse la Place des Terreaux, la rue d’Algérie, la rue Tobatie Robatel puis la rue de la Martinière. Remarquer à ce dernier carrefour la façade du Lycée de la Martinière. On se dirige vers la Saône et on arrive devant la plus connue des fresques lyonnaises, encore appelée « murs peints ».
- Le mur peint des Lyonnais. On reprend ici mot pour mot la partie de notre itinéraire « Murs peints » consacré à ce mur où, sur 800 m², sont peintes 31 célébrités lyonnaises. On vous les a mis ici pour que vous n’ayez pas à faire l’aller-retour entre la plaque qui les liste et le trottoir opposé pour les contempler d’assez loin. Allez au bout de l’immeuble et vous découvrirez d’autres fresques, avec notamment le cinéaste de l’Horloger de Saint-Paul (le quartier en face, de l’autre côté de la Saône), Bertrand Tavernier.
- Petite curiosité au passage : l’espèce de halo, de brume très légère qui semble couvrir le mur. Elle est en fait intégrée dans la peinture ! Si si, observez bien, vous finirez par le comprendre.
- Regardez aussi les jeux d’ombres. Entre ombres peintes et ombres réelles si le soleil est de la partie.
- Si l’on se retourne, à l’opposé, à l’angle de la rue Pareille et de la rue de la Martinière, on a un mur peint beaucoup plus discret mais qui joue si bien du trompe l’oeil que l’on ne le découvrirait pas si à l’une de de ses fenêtre au premier étage il n’y avait un personnage anachronique. Regardez tout en haut, au dernier étage, le chat à la fenêtre. Essayez de distinguer fausses et vraies fenêtres.
- On repart maintenant vers le sud en faisant très attention à la circulation. On va aller jusqu’à l’intersection de la rue du Plâtre et du quai de la Pêcherie, en face des bouquinistes.
- Ici on peut poser son vélo à la station Vélo’v qui est là, au pied du mur peint des écrivains. Si elle est pleine, il y en a deux autres dans le coin, la première plus à l’est au croisement rue du Plâtre/rue Paul Chenavard et l’autre plus bas sur le quai juste avant le point Maréchal Juin. On peut aussi retourner à son point de départ, place Saint Jean en longeant les quais et en retraversant par le pont Bonaparte.
- Le mur peint des écrivains représente uniquement des écrivains nés dans la région ou qui ont écrit une partie de leur oeuvre ici. On retrouve encore le Petit Prince et Frédéric Dard, présents aussi sur le mur des Lyonnais. Hommage y est rendu à des écrivains importants, comme Louis Calaferte et Charles Juliet.
- Pensez bien à réenclencher à fond votre vélo’v dans son logement. Le voyant de la borne doit passer au vert.
Bien dans l’esprit de cette balade urbaine, nous vous recommandons l’excellent blog pour des idées de week-end malin en France et Europe réalisé par Max avec qui nous avons sympathisé à l’occasion de sa visite à Lyon, il vous emmènera dans des villes européennes presqu’aussi bellissima que Lyon.
Bonne visite de Lyon à vélo’v