Nos visites guidées street-art en groupes
En groupes professionnels, scolaires, familiaux, amicaux, toute l’année, sur demande
Le street-art à Lyon, petite histoire
Œuvre de Sedlex (œuvre disparue), sous l’église Saint Polycarpe, Lyon 1er, 1er juin 2020
L’art officiel et conventionné (avec les copropriétés) des murs peints de Lyon dissimule ses origines : l’art du graffiti sauvage. Il a connu un grand développement en 1968, quand, dans les locaux de l’École des Beaux Arts, alors située sur les pentes de la Croix Rousse, s’est formée une génération de graffeurs, croisant les expériences de l’imprimerie et de la soie avec la tradition révolutionnaire de la Croix-Rousse. Cette tradition s’est désormais concentrée sur ses pentes (partie de la Croix-Rousse entre le nord de la place des Tereaux et le sud du boulevard de la Croix-Rousse), le plateau (au nord du boulevard) étant désormais totalement boboïsé.
Œuvre de Parvati, rue Abbé Rozier, photographie du 2 février 2019, œuvre disparue
Puis l’art du graffiti croix-roussien a connu un renouveau à la naissance du hip-hop et du graff à New-york et de son arrivée en France.
La fresque de la place des tapis, près de la magnifique statue du Chant des canuts, change tous les ans. Elle est gérée par le collectif Mur69 qui rapproche l’art urbain et le public.
Aujourd’hui, ce quartier des pentes de la Croix-Rousse demeure de loin le lieu le plus intense du street-art à Lyon. Avec le pire et le meilleur.
Un art éphémère
Le street-art disparaît en permanence : la plupart des tags sont effacés dans un délai de deux semaines lorsqu’ils sont apposés sur des façades dont les propriétaires ont passé avec la mairie de Lyon une convention « façade nette ». Toutefois, certaines façades ont fait l’objet de tagage volontaire, qui reste donc permanent. Et d’autres non conventionnées conservent leurs décors plusieurs mois ou années.
Itinéraires street-art des Pentes de la Croix-Rousse et d’autres quartiers de Lyon
Nous vous proposons un parcours street art sur les pentes articulé autour de quelques lieux où il y a toujours des œuvres, soit permanentes, soit éphémères. Votre trajet entre et autour de ces points vous permettra de découvrir tout un tas d’autres graffitis, tags, fresques, etc.
Avec un guide ? Si vous préférez un guide pour cette découverte, nous vous proposons une visite guidée street-art animée par Pierre ou Alexandre, ils sont guides conférenciers et au fait des tags les plus récents.
Voici 2 plans, un par quartiers de Lyon (carré=quartier & cœur=spot) :
Et un deuxième, centré sur les Pentes de Croix-Rousse :
Départ : Place des Terreaux devant l’Hôtel de Ville
Prendre la rue Romarin (coin nord-est de la place, côté Rhône)
À l’entrée de l’impasse Saint-Polycarpe, en hauteur, une mosaïque.
Monter la rue Saint-Polycarpe.
La place du Forez est étrange avec son format circulaire coupé de 4 médianes et un coffee-shop à 3 de ses coins. À partir de là commence une zone riche en street art.
Autour de l’Église Saint-Polycarpe
Rue Abbé Rozier
À l’angle de la rue Donnée, il y a eu longtemps une œuvre majeure du street-art lyonnais, respectée par la municipalité. C’était une « co-œuvre » de 2 street-artistes, In the woup et Keza. Un magnifique Mario en mosaïques colorées acoquiné avec une souris au pochoir.
Hélas, début 2020, le mur a été « nettoyé ». Depuis, Zorm, autre artiste connu de Lyon a apposé à cet endroit sa figure emblématique, un singe habillé de couleurs.
Zorm est influencé par la 3D et par le sculpteur hyperréaliste Ron Mueck. Plus attiré par les animaux que par les humains, il utilise une tête de bonobo en relief, et on se demande devant une œuvre de Zorm si finalement ce détour par un animal proche de nous, ne nous humaniserait pas… ou en tout cas révélerait cette nécessité de nous ré-humaniser.
Mi-englouti dans la grande façade du haut de la rue Abbé Rozier, un homme dont on ne voit les jambes. C’est l’une des œuvres intitulées « droit dans le mur » de l’artiste CAJ.
Œuvre de Zorm, rue Abbé Rozier, photo du 16 février 2020
Le reste du mur reçoit fréquemment des collages.
Passage Mermet, l’onirique « escalier bleu »
Cet escalier « arrangé » comme un rhum est un des plus beaux spots street-art des pentes de la Croix-Rousse. Réalisation collective des membres de l’association « Quartier Capucins Lyon les pentes » dans le cadre du festival Peinture Fraîche en mai 2019, sur un projet du peintre et architecte bruxellois WENC.
Prendre à droite la rue Leynaud. Juste après l’église, à gauche, pénétrer sous la voûte du passage Mermet.
Depuis la création de cet escalier bleu, les œuvres se multiplient sur ses deux murs. En témoigne ce tribute aux Simpsons de toto_ld :
Passage Thiaffait
Rejoindre le passage Thiaffait, autre haut lieu de street-art, soit par la rue Burdeau (en haut à gauche du passage Mermet), soit par la rue Leynaud (en bas à droite du passage Mermet). Découvrir les stylistes regroupés dans le passage, profiter du café très sympa du passage.
En haut du passage, entre les deux escaliers, la niche est souvent utilisée par des graffeurs acrobatiques.
Parcourir les volées de gauche et de droite, il y a des tags éphémères des deux côtés. Comme cette oeuvre critique du monde digital, mais également ironique quant au street-art, où la signature est un élément fondamental, voire au début du graff, l’œuvre elle-même.
Rue Burdeau
Découvrir le jardin public du 17 rue Burdeau, aménagé dans une tendance moderne plutôt réussie vu les contraintes du lieu. On est ici sur les lieux de l’ancien sanctuaire romain d’il y a 2000 ans. Il abrite de fréquentes œuvres :
La rue abrite de nombreuses galeries d’art contemporain et de photographie, dont Réverbère. Il y a aussi des lieux alternatifs très vivants : l’Atelier de création Libertaire, le local du syndicat CNT, et de lieux qui prolongent l’histoire et la tradition de la sérigraphie : un atelier créatif de sérigraphie pour les enfants et une galerie-atelier.
La fresque « Gainsbourg »
Cette fresque est permanente, dans la partie en escaliers qui termine la rue des Tables Claudiennes au croisement avec la montée Saint-Sébastien (autre particularité de ce quartier des pentes que ces rues alternativement en escaliers et en rue). Nous l’avons surnommée « Gainsbourg » car initialement elle reproduisait le profil du chanteur. Elle est assez difficile à appréhender par manque de recul, mais aussi par accumulation d’autres graffitis depuis des années. On peut se dispenser de ce détour.
Autour de la place Sathonay
Place Sathonay, Slow Joe par Don Matteo
Sur la façade de la mairie du 1er arrondissement, Don Matteo a peint au pochoir le visage de Slow Joe, en hommage à ce chanteur à la trajectoire singulière et figure du quartier.
Slow Joe est un poète indien qui a vécu en marge jusqu’à 64 ans. Le musicien lyonnais Cédric de la Chapelle le rencontre à Goa en 2007 et monte autour du poète à la voix de crooner un groupe, The Ginger Accident, et les fait passer en 2009 aux Transmusicales de Rennes. En découle une tournée de 150 dates et 3 albums, Sunny Side Up (2011), Lost for Love (2014) et Let Me Be Gone (posthume, en 2017).
Ici, Le Tasse-Livres (pub gratuite), un lieu très très sympa pour finir votre trajet : c’est un café (sans alcool, avec de formidables jus de fruits et chocolats, thés) où l’on peut se connecter WI-FI gratuitement, lire dans l’excellente bibliothèque et découvrir des affiches de graffeurs. Agréable été comme hiver, terrasse et cave voûtée.
Halles de la Martinière
Ces halles ont été très bien réaménagées, avec un bar cafétéria wifi terrasse très amical. Le mur devant, de part et d’autre de l’entrée du passage de la Déserte, reçoit depuis très longtemps de beaux graffitis. Début 2019, Big Ben est venu poser un dyptique autour d’une œuvre existante de Keza, à gauche un chasseur et à droite des baigneuses à la « Ingres ».
Montée des Carmélites
Des graffitis éphémères dans cette montée et dans les passages et cours adjacents.
Place et rue des Capucins, les mosaïques d’Ememem
Sur et autour de cette place, beaucoup de graffs éphémères.
Au 7 rue des Capucins, entrez dans la ruelle. Au fond, vous découvrirez l’œuvre d’un des street-artistes les plus singuliers et passionnants, ceci en vous pensant vers le sol. Ememem pratique des inclusions de mosaïques dans les accidents du sol, fissures, nids de poule. Vous le trouverez partout en ville, ainsi qu’à Paris, Milan et Turin.
La statue de GREEN, jardin des plantes (disparue)
Œuvre qui détonne parmi toutes les autres puisqu’elle n’est pas murale, mais sculptée. Avec une intention à la fois écologique et artistique. Nous lui avons consacré cet article La mère nature était là, avant le jardin des Plantes, une statue de GREEN.
Autour de la montée de la Grande Côte
Croisement montée de la Grande-Côte et rue Burdeau
Le mur aveugle à ce croisement est un haut lieu de graffitis, souvent ambitieux, hélas très éphémères, comme celui-ci du très intéressant street-artiste lyonnais Agrume :
Croisement montée de la Grande-Côte et rue des Tables Claudiennes
Ce croisement accueille des graffs permanents : des oiseaux de Keza côté est, un beau poisson des abysses côté ouest sur la galerie d’art fermée. Ainsi que des œuvres éphémères.
Le mur d’angle à quelques mètres en-dessous reçoit des œuvres intéressantes, comme celle-ci, romantique :
Jusqu’au jardin de la Grande-Côte
La montée ensuite jusqu’au jardin de la Grande-Côte offre notamment une fresque permanente, juste avant le jardin. Des belles œuvres éphémères aussi, au gré des semaines, comme celle-ci, très intéressante du point de vue histoire de l’art (du côté peut-être de la façon de travailler d’un Francis Picabia), de Culkeen :
Rue Neyret, l’emblématique regard vairon de Davis Bowie par Big Ben
Dans la rue Neyret, tout au fond les yeux (faussement) vairons de David Bowie nous contemplent, à proximité de l’ancienne École des Beaux-Arts, bâtiment d’une laideur réjouissante que nous pouvons admirer avant sa démolition/requalification en résidence de luxe privée.
Cette œuvre est emblématique du street-art lyonnais. Présente ici depuis des années. Réalisée par Big Ben, l’un de ses plus attachants artistes.
En face, une église qui a fait l’objet d’un guerre à la Don Camillo entre laïcs et cathos, son entrée demeure perchée (et inaccessible) dans le vide, l’autorisation de construire un escalier n’a jamais été accordée. Des 3 églises existant sur les pentes, deux sont condamnées, seule l’église néo-gothique Saint Polycarpe fonctionne.
Les escaliers à droite de l’église sont aussi le lieu de nombres de graffitis.
Rue Caponi
Entre la rue Imbert-Colomès et la rue des Tables Claudiennes, la minuscule rue Caponi qui se termine en escaliers comporte quelques curiosités, dont une encadrée, qui résistent depuis quelques années.
Autour de l’esplanade de la Grande Côte
Tout en haut de la Montée de la Grande-côte, après avoir gravi les escaliers du jardin du même nom, vous arrivez sur une esplanade avec une très belle vue sur Lyon, masquée en partie par les mûriers du jardin depuis qu’ils ont beaucoup poussé. Pour bénéficier pleinement de cette vue sur le fleuve, la cathédrale Saint-Jean, les dômes du nouveau Conseil Régional, la zone Seveso de Feyzin et les Alpes, il vaut mieux monter un peu, désormais.
Le Montana : La terrasse de ce café-restaurant resté populaire, avec ses habitués, est sublimissime, idéale pour une pause déjeuner, un café ou une mousse fraîche.
Dans le voisinage de cette esplanade, plusieurs « spots » plus ou moins réguliers.
Pied de l’esplanade
L’esplanade offre une vue splendide sur Lyon côté Saône. Le mur à l’aplomb de la terrasse comporte très souvent de grands tags ou collés.
49, rue du Bon Pasteur : fresque collée de THTF
En continuant par la rue du Bon Pasteur quelques dizaines de mètres, on arrive à cette fresque, qui date de plusieurs années, très dégradée.
Curiosité : c’est une fresque toute en papiers collés sur la façade d’une petite maison d’un étage.
Coin rue Jean-Baptiste Say et rue de Crimée
Le mur d’enceinte d’une maison abandonnée qui depuis des années reçoit des œuvres passionnantes. Il y a eu très longtemps ce portrait de l’acteur Michel Simon.
Ce mur a reçu ensuite un portrait remarquable de Paul Bocuse, créé par le street-artiste Sufyr.
À proximité, un lieu alternatif, La coopérative du zèbre. Le mur en face reçoit aussi beaucoup de graffitis.
Place des Tapis, fresques Mur69
Grande fresque
L’association Mur69 de promotion du street-art a imaginé cette grande fresque de 120m2 sur les 4 étages d’une façade aveugle d’immeuble, avec l’aide de la société propriétaire et de la mairie d’arrondissement. Chaque année, elle invite un nouvel artiste à recomposer entièrement la fresque. En 2017, c’était au tour d’une valeur montante du street-art, Kalouf :
Fresque Mur69 des enfants
Juste à côté, rue Jacquard, une fresque a été réalisée par les enfants du quartier et leurs parents avec l’aide de pros du street-art.
Autour de la traboule des Voraces
Fresque de la maison menacée angle rue Diderot et rue Pouteau
C’est une fresque créée par le propriétaire d’une maison accrochée à la pente, dans le virage de la rue Pouteau, début rue Diderot.
Cette maison est menacée par un projet de résidence haut de gamme par un grand groupe de BTP français.
Nombreux autres tags éphémères dans le coin : dans l’escalier qui va au jardin, ainsi que dans les angles de rue.
Au coin de la rue Imbert Colomès et de la rue Pouteau, un espace d’expo photos et autres travaux très en lien avec le quartier.
Traboule des Voraces
Célèbre pour son incroyable architecture, elle est aussi, tout au long de ses escaliers et recoins, un repaire de graffitis. Notamment en bas à droite et gauche de l’escalier principal, puis au niveau en-dessous vers les boîtes aux lettres. Cette remarquable œuvre de Yëp_graphiks est était collée sur les tags peints tout autour des boîtes aux lettres. Vous retrouverez peut-être Yëp_graphiks ailleurs dans Lyon, ou Zurich, Genève, Vienne (Autriche), Venise, Vérone, Padoue.
Rue Lemot : la fresque « garage »
On monte la rue Diderot (en laissant la rue Pouteau qui continue sous forme d’escaliers). On arrive sur une des plus belles places de Lyon, la place Colbert. Il y a un chouette bar alternatif qui tient terrasse dès qu’il fait beau. Vue sublime sur l’est de Lyon (le crayon et autres tours de Part-Dieu, les Alpes, les tours de refroidissement de la centrale nucléaire du Bugey à 35 km de Lyon).
On prend la rue Lemot vers le bar. On monte, la fresque est à gauche, avant le virage.
Très vaste, lumineuse. Avec un peu de chance, vous verrez quelqu’un entrer ou sortir sa voiture du garage à travers la fresque.
Autour de la place Rouville
Accès soit en montant la rue de l’Annonciade depuis la place Sathonay ou la rue Burdeau, soit en descendant de Croix-Rousse par les Chartreux.
Place Rouville, la « classique » fresque Keza
Keza est connu depuis moitié des années 2010 pour ses silhouettes d’oiseaux découpées dans 33 tours. Ici, place de Rouville, il en a composé toute une fresque, sur le mur à l’angle du parapet. Fresque devenue un classique de street-art lyonnais.
De plus, l’endroit offre un point de vue incroyable et inhabituel sur la ville.
Escalier coloré Prunelle
Quelques années avant l’association du bas des pentes, les habitants de la rue Prunelle et du voisinage ont entrepris de décorer cet escalier de la rue Prunelle, avec l’aide de Genaro Lopez, un directeur artistique. Le résultat est tout aussi convaincant, on peut agir sur son environnement.
Autres quartiers de Lyon
Guillotière et 7ième
Beaucoup de graffitis dans ce quartier.
Saint-Georges
Quelques lieux greffés, notamment autour du très cinématographique Café du Soleil au pied de la romantique montée du Gourguillon.
Voir notre galerie de photos « Street art Lyon » ici : https://www.lyon-visite.info/galerie-street-art-lyon/
Bonne découverte des graffs et du street-art sur les pentes de la Croix-Rousse.
Quelques disparus remarquables
Œuvre en entête de page : les auteurs en sont toto_ld et spiderlyon
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